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HAWAII

Accoutrement androgyne, poses avant-gardistes, couleurs sur-saturées; un voyage à la découverte de notre identité artistique. 

Photographies par William & Laura

Édition par Laura

Textes et traductions par William et Laura

Ci-bas, vous aurez non seulement accès aux paysages stupéfiants et aux mémorables souvenirs de notre périple, mais aussi à nos insécurités, nos désirs et nos aspirations. Par-dessus tout, nous ne sommes pas uniquement des artistes, mais des êtres humains: nous recherchons la croissance par l'inconfort, en espérant que vous ferez de même. 

Vous savez, depuis Révolution, notre vie a changé drastiquement. Nous nous sommes retrouvés du jour au lendemain à vivre de notre passion. Nous nous sommes retrouvés dans un chapitre inespéré, imprévu. Avait-il toujours patiemment attendu son entrée en scène ou la vie l’avait glissé promptement d’un revers ?


Nul besoin de chercher la réponse, car il était ainsi fait que nous gambadions dans une cour de grands. Nous étions fringants. Bien que naïfs, nous espérions changer le monde et que celui-ci, au préalable, nous transforme en des être admirables et admirés. 
Mais pour le changer, il fallait être aiguisés. Il fallait être futés. Il fallait proposer l'innovation dans son entièreté. Il fallait redécouvrir le dévoilé. Il fallait faire tant de choses. 


Cependant, nous étions convaincus d’une unique certitude: Nous voulions émouvoir les gens. Nous voulions créer l’impossible, partager et vivre ensemble un mirage d’émotions: toutes plus folles les une que les autres. 
Et pour cela, il fallait être une chose: un artiste.

Ah! Quelle surprise nous avons eue! Quelle surprise il a été de découvrir le terrain de jeu d’un artiste. À ce jour, nous avons entamé cette quête intuitive: cette recherche de notre entité créatrice. Nous avons soulevé mille et un cailloux pour y trouver mille et une trouvailles. Cependant, il y avait tout autant Anguille sous roche que l'avaient été de joyaux. 
Ce qui nous a marqué le plus, c’est ce rapport qu’il y a entre un artiste et sa société. 
Oui car, d’un côté, l’artiste fait partie de sa société et il désire y contribuer. Il participe au foisonnement artistique et intellectuel: il apporte de nouvelles perspectives et idéologies à travers son art. Son but est d'émouvoir sa société et ultimement sa propre identité. 
De l’autre, sa société le rejette, il représente une menace : il reflète ses défauts et incongruences. Elle le voit comme un bon rien, comme un hippie qu’on résorbe avec un désherbant. Le fossé se crée et se raffermit; le manège se répète jusqu’au jour où elle décide autrement. Il devient admirable et admiré. Elle décide de le célébrer. N’est-ce pas un drôle de jeu? Non?

Nous devons vous l'avouer: nous avons adoré capter ces photos. Nous nous amusions comme deux petits fous; nous découvrions la ville et s’inspirions des beautés qu’elle avait à nous proposer. Rire aux éclats, la bouche grande ouverte et yeux mis clos, nous mettions passion à la tâche. 


À tour de rôle, nous revêtîmes l'effigie de mannequin à photographe. Nous nous sentions comme de vrais professionnels. 
Ainsi satisfaits de nos prises, à coeur joie nous avons planifié la diffusion de ces bijoux. Nous eûmes découverts désormais la direction que nous voulions prendre. 


Malheureusement, plus nous avancions dans cette approche, plus nous venions à oublier ce pourquoi nous le faisions. Nous nous mîmes ainsi une pression irrévocable : l’objectif devint seulement de vous plaire. 
Ce fut notre grande erreur; nous nous sommes oubliés.


De ce fait, nous tenons seulement à vous remercier pour votre « follow » et pour nous apprécier tels que nous sommes.

StoryTime ! 
Près des arbres, une table de pique-nique était déposée sur l’herbe fraîche. Celle-ci occupée par une famille disposée pour le goûter. Une allée animée se dégageait à deux pas de là; Elle constituait l’artère piétonnière du centre touristique de Waikiki. Il était 15h. Malgré cela, des échos d’autos s’entendaient au loin. Le babil des oiseaux et le vent teintaient l’arrière scène. Les rayons du soleil vinrent à tout-va; ils étaient réfléchis par d’immenses gratte-ciels qui eurent garni l’espace aérien. 
Et pour clôturer ce tableau, il y avait deux gobelins fous comme des singes escaladant les bois. Zizanie en tout genre. Les passants devinrent dubitatifs à leur passage: bouches grandes ouvertes, yeux écarquillés. Même la dame qui s’empiffrait de son burger avait un morceau «scotché» au bord de la joue.
Mémorable!

Quand vous êtes-vous arrêtés pour en admirer les nuages?
 

J’ai toujours détesté le camping : des moustiques, des abeilles, un sol franc, de la «saleté»… Se lever congelée au beau milieu de la nuit. Être isolée de toute civilisation pour ne capter le signal sur ton «phone». Terrifiée d’utiliser l’unique cabine envahie d’un amas immonde d’araignées qui la revendiquent. Comme si la beauté ne pouvait pas se trouver simplement dans la nature. Comme si la nature se résumait aux fleurs et aux chutes; nous semblons avoir une construction limitée de celle-ci : courir pieds nus dans les champs, cheveux au vent, bouffant l’air pur, masqué d’un sourire sincère. Cependant, en avoir omis les pieds sanglants lacérés au passage, chercher son air car tes cheveux semblent vouloir visiter l’intérieur de ton être, les jambes submergées de pucerons… Je suis triste de l’idéaliser autant, car cela fait que je ne l’apprécie pas à sa juste valeur. À ce jour, je suis coupable et dès lors je chercherai à m’en plaire dans sa globalité. 

Qu'est-ce qui vous rend fiers et qui vous permet de vous lever tous les matins le coeur en joie?

La créativité est une vertu que je ne maîtrise pas; je tente tant bien que mal à la dompter. Elle finit toujours par s'éclipser entre mes doigts. D’un sourire agacé, je dois capituler ma jalousie: À ceux qui ont innové, ceux qui ont transcendé l’époque, ceux immolés parce qu’ils voyaient, ceux qui ont festoyé le bipède assumé et responsable.

 

Nous sommes imposteurs, du moins nous le pensons. «Agrenouillés» sur ce postiche piédouche, quelle honte nous avons de croire avoir l’honneur d’être figés en une sculpture admirable. 

Nous en avons le droit !  [...]

Nous en avons le droit…  (Bredouilles)

Rêver à dos d’océan. Sentir le gallop des vagues rythmées heurtant la coque du navire. Être bercé par l’ivresse du vent. Enivré d’une plénitude. Enfin, goûter au lâcher-prise ultime; renoncer aux rênes. Se laisser porter comme un chien ayant une friandise pendante au bout du nez. Ne savoir où aller et s’en ficher complètement.

 

Il nous arrive, bien trop souvent, d’avoir peur d’essayer et de sortir de notre petite boîte chaleureuse. J’apprends encore à ne pas y être réticent, néanmoins je conçois le bénéfice: chaque fois que je me pointe le museau j’y découvre des merveilles comme nulles autres. Ne faites pas juste rêver, la vie semble trop courte pour seulement l’imaginer

Avez-vous déjà observé une peinture dans une galerie d’art et penser, « ça vaut vraiment un million! ». 

Même un enfant arrive à peindre une ligne rouge sur un canevas vierge. Plus souvent qu’autrement, on s’y perd car l’oeil ne voit pas la subtilité à première vue: on tend à s'arrêter sur l’évidence.

 

Si tu regardais d’un oeil plus attentif, tu en distinguerais les coups de pinceaux brutaux ou attentionnés, ou en être surpris par la timide tachette jaune. La plupart des artistes suivent une ligne directrice: simplicité est la clef.

Jambes croisées aux superpositions empilées, nous espérons que cela vous divertisse amplement, seulement peut-il s’avérer suffisant?

Bien que, à partir d’aujourd’hui, nous nous engageons à livrer uniquement ce qui nous rend fiers, même si cela se résumerait à une ligne rouge sur un canevas vierge. 

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